Page:Guiraud - De la vaccine.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Loy ne se découragea pas cependant pour un premier échec, il avait la foi et partageait les idées de Jenner. Il eut la patience d’attendre longtemps. Et quand se présenta, pour servir ses expériences, ce cheval affecté de grease depuis quinze jours, dont les vésicules qui s’étaient formées au pli du paturon ne coulaient que depuis sept jours, il inocula la sérosité de ces vésicules, qui était claire et limpide, à cinq vaches.

Ces cinq vaches contractèrent un cow-pox parfaitement caractérisé, qui transmis à un enfant le rendit réfractaire à la contagion et à l’inoculation de la variole.

Pour expliquer les résultats, tantôt positifs, tantôt négatifs qu’il avait obtenus, Loy admettait l’existence de deux greases, l’un constitutionnel et l’autre local ; le premier pouvant engendrer le cow-pox, l’autre dépourvu de toute propriété contagieuse ; et sans dénaturer entièrement la manière de voir de Jenner, il en restreignait déjà le sens. Mais Loy, comme beaucoup d’autres qui sont venus après lui, a, selon toute probabilité, ignoré que le grease ne peut donner le cow-pox, ignoré la véritable origine de la vaccine.

Viborg, vétérinaire danois, après bien des efforts, dit avoir réussi à transmettre la vaccine à la vache par l’inoculation des eaux-aux-jambes chroniques. Ce n’est pas sans persévérance non plus que Coleman, Tanner, professeurs au collège vétérinaire de Londres, les docteurs Steinbeck et Kahlert, en Allemagne, et Godine jeune, en France, sont parvenus à faire développer le cow-pox sur le pis de la vache par l’inoculation des eaux-aux-jambes et à le transmettre ensuite à des enfants.