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LE PETIT SAVOYARD


Et quand la nuit tombait, l’heure de la prière,
Qui ne s’achevait pas sans laisser quelque espoir.
Ma mère, tu m’as dit, quand j’ai fui la demeure :
« Pars, grandis et prospère, et reviens près de moi. »
Hélas ! et tout petit, faudra-t-il que je meure
Sans avoir rien gagné pour toi !



« Non, l’on ne meurt point à mon âge.
Quelque chose me dit de reprendre courage…
Eh ! que sert d’espérer… que puis-je attendre, enfin.
J’avais une marmotte : elle est morte de faim. »

Et faible, sur la terre il reposait sa tête :
Et la neige, en tombant, le couvrait à demi,
Lorsqu’une douce voix, à travers la tempête.
Vint réveiller l’enfant par le froid endormi :