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LE RETOUR


Mais lui : « De votre enfant vous étiez éloignée :
Le voilà qui revient : ayez des jours contents :
Vivez ! je suis grandi : vous serez bien soignée :
 Nous sommes riches pour longtemps. »

Et les mains de l’enfant, des siennes détachées.
Jetaient sur ses genoux tout ce qu’il possédait,
Les trois pièces d’argent dans sa veste cachées.
Et le pain de froment que pour elle il gardait.

Sa mère l’embrassait et respirait à peine :
Et son œil se fixait, de larmes obscurci.
 Sur un grand crucifix de chêne,
Suspendu devant elle et par le temps noirci.