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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/110

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que son père avait oubliées, insoucieusement, un peu partout, jusque dans les tiroirs du buffet de la salle à manger.

Tout compte fait, les créanciers les plus exigeants apaisés, les hypothèques remboursées, Alban se trouva à la tête de trois cent mille francs.

C’était peu, en comparaison de la fortune princière qu’avaient possédée les Florizel un siècle auparavant.

Mais le jeune homme n’avait aucun goût dispendieux.

La science et la chasse lui suffisaient. Il se fût trouvé très heureux dans son château, perdu au fond des bois, sans une circonstance qui lui révéla sa vocation, et décida de sa vie.

Dans un voyage qu’il fit à Lille, pour ses affaires, il assista par hasard, à une ascension aérostatique.

Il fut enthousiasmé, et regagna son château, en proie à une foule de désirs et de pensées.

Le vieux sang de ses ancêtres, qui avaient, découvert et conquis un nouveau monde, le vieil esprit d’aventures des Colomb et des Cortez se réveilla en lui.

Ses pères avaient doté l’univers de riches continents insoupçonnés ; lui, il voulait conquérir le royaume des airs, transformer la science aéronautique encore dans l’enfance, et rendre faciles pour tous l’étude et l’observation des plaines éthérées.