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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/143

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Par les fenêtres de cristal, les voyageurs apercevaient, au loin d’immenses plaines de nuages blancs, que les aéronautes ont justement comparées à un océan de laine cardée.

À leurs pieds, à douze cents mètres au-dessous d’eux, ils voyaient la terre comme une gigantesque carte géographique, dont la teinte verte générale se diaprait, par endroits, de roux, de brun, et de gris.

Les fleuves et les rivières n’apparaissaient que comme de minces rubans d’argent ; les villes et les villages, que comme ces minuscules constructions que les enfants édifient avec des osselets.

– Nous sommes, en ce moment-ci, au-dessus de la Champagne, déclara Alban. Cette petite masse grise, à gauche, doit être la ville de Troyes. Nous voguons au-dessus des plus fameux vignobles du monde.

Ludovic regardait de tous ses yeux et écoutait de toutes ses oreilles.

Mais, ce qui l’étonnait le plus, c’était l’immobilité apparente de l’aéroscaphe.

Bien qu’on lui eût expliqué ce phénomène très connu des aéronautes, il avait peine à croire, comme le lui dit Alban, que l’aéroscaphe marchât à une vitesse supérieure à celle des trains express les plus rapides.

Il dut, cependant, se rendre à l’évidence.

Le paysage se modifiait avec rapidité.

Les villes, les coteaux, les fleuves, se succé-