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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/24

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expériences ; ensuite, lorsqu’il commença à devenir célèbre, aux attaques envieuses de confrères jaloux et mieux rentés.

Présentement, le docteur Rabican jouissait, sans arrière-pensée, d’une fortune laborieusement conquise. L’institut de Saint-Cloud, que le docteur avait installé dans l’ancien hôtel des comtes de Lussac, était cité comme une merveille d’élégance moderne et de confort artistique. Un peu à l’écart de la ville, il était précédé d’une monumentale grille en fer forgé, du plus pur style Louis XIV, et entouré de superbes jardins, d’où l’on avait vue sur le parc.

C’est là, en écoutant gronder le tumulte affaibli de la ville lointaine, que les convalescents, miraculeusement arrachés à la mort par le docteur, se promenaient lentement, au bon soleil, appuyés sur leur canne d’ivoire. L’institut Rabican n’avait rien qui sentit l’hôpital ou la maison de santé ordinaires. Éclairées et chauffées à l’électricité, encombrées de meubles d’art et de bibelots précieux, toutes les pièces, depuis le grand salon, muni d’un orgue signé par un facteur célèbre, jusqu’à la salle d’opérations aux murs revêtus de porcelaine et pourvus d’antiseptisateurs électriques, répondaient à l’idéal de confort des malades les plus exigeants.

Le docteur était parfaitement heureux. Sa fille, Alberte, vivant portrait de Mme Rabican, montrait déjà la beauté, la parfaite distinction, la générosité de sentiments et d’intelligence, qui