Aller au contenu

Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de forme roussi, et vêtu d’un ample ulster, à carreaux jaunes et bleus. Il marchait lourdement, le dos courbé, en s’appuyant sur un énorme gourdin de bois de fer.

Alban descendit vers la ville basse, traversa la Seine, et alla frapper à la porte d’une maison de très modeste apparence.

C’est là qu’il habitait.

Quand l’Américain qui, toute la matinée, l’avait espionné, fut sûr qu’il était bien rentré chez lui, il poussa un juron étouffé et reprit, en sens inverse, le chemin qu’il venait de parcourir.

Ce Yankee n’était autre que Jonathan Alcott, à la fois domestique, préparateur et secrétaire du météorologiste Théodore Bouldu, un des camarades de jeunesse du docteur Rabican, et dont l’habitation était située à quelques pas de l’institut.

L’intérieur d’Alban Molifer, plus que sommairement meublé, offrait la preuve de ses préoccupations scientifiques.

Les murs étaient ornés de plans et de dessins d’appareils, de lavis de machines, de photographies d’aérostats et d’aéronautes célèbres.

À la place la plus en vue, un tableau noir, qu’un contrepoids permettait de lever ou d’abaisser à volonté, était couvert de signes algébriques. Dans un autre angle, un établi était encombré de délicates pièces d’acier, de cuivre et d’aluminium ; le sol y était jonché de limaille et de copeaux métalliques.