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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/40

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– Rassieds-toi, ordonna le docteur, agacé à son tour. Au lieu d’entrer en fureur, tu ferais mieux de m’écouter et de raisonner.

Le météorologiste se rassit, et pour se donner une contenance, se mit à mordre, rageusement, la pomme d’argent de sa canne.

Le docteur continua gravement :

– Depuis que Jonathan est à ton service, il n’a jamais fait aucune découverte intéressante… Alban n’est pas dans le même cas… À ma connaissance, il a réalisé sept ou huit perfectionnements, dont le moindre suffirait à faire la réputation d’un savant… Ce seul fait devrait te convaincre. D’ailleurs, j’ai toujours regardé Jonathan comme un fourbe et comme un hypocrite.

– Je suis sûr de son dévouement !

– Et moi de la loyauté d’Alban… l’avais bien remarqué que tu me battais froid, depuis cette histoire des plans volés. Mais, tu es dans ton tort. Livre-toi à une enquête sérieuse, et tu verras que j’ai raison.

Le météorologiste s’était levé, et avait remis son chapeau.

– C’est tout ce que tu trouves à me dire ?… Je ne ferai pas d’enquête. Ma conviction est faite. Je sais, maintenant, comment apprécier ta conduite. C’est la dernière fois que tu me vois ici.

Le docteur se précipita pour le retenir.

– Mon vieux Bouldu, s’écria-t-il, mon cher camarade ! Est-ce donc là le cas que tu fais d’une amitié de trente ans ?