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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/43

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Alberte et Ludovic plutôt comme des frère et sœur que comme des camarades ordinaires.

Cependant sa curiosité combattait son chagrin. Tout en soupçonnant qu’il devait y avoir sous roche quelque rivalité scientifique, il se demandait quelles raisons avaient bien pu amener, entre les deux amis, une brouille aussi radicale. Son caractère entêté le poussait aussi à se révolter contre les ordres paternels.

– Mon père, s’écria-t-il, veut me séparer de mes plus chers amis… Eh bien, il n’en sera pas ainsi. J’irai chez les Rabican comme par le passé ; seulement, j’irai en cachette. Le docteur est trop indulgent et trop raisonnable pour me fermer sa porte ; et je suis sûr de l’amitié d’Alberte et de Ludovic… Puis, réfléchit-il, il y a dans tout cela quelque chose que je ne comprends pas. Je soupçonne encore quelque machination de cet hypocrite de Jonathan, qui a déjà fait renvoyer d’ici Alban Molifer.

Pendant qu’Yvon s’abandonnait à ses moroses réflexions, son père était en train de cuver sa fureur en se promenant à grandes enjambées dans son laboratoire, sous le regard narquois de Jonathan.

– Eh bien, demanda celui-ci lorsqu’il vit son maître un peu plus calme, le docteur a-t-il avoué sa participation à l’entreprise ?

– Parfaitement, s’exclama le savant… Mais je lui ai dit son fait ! Nous sommes brouillés à mort !…