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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/68

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autre que Bouldu, je vous dirais : « Tentons l’aventure. » Mais il est têtu comme un âne rouge, et aussi brutal et aussi violent que les cyclones et les trombes dont il fait son étude favorite.

– Cependant, dit Alban avec une nuance d’irritation dans la voix, nous ne pouvons laisser détruire nos appareils par ce bandit !…

– Faites bonne garde. Ne vous relâchez pas un instant de votre vigilance. Faites vous-même, chaque nuit, une ronde autour des ateliers… Je n’ai rien de mieux à vous conseiller.

Alban se trouvait tout dépité.

Il pensait, à part soi, qu’il s’était peut-être un peu hâté de se montrer généreux envers son ennemi, et de le remettre si aisément en liberté.

Le docteur, qui devinait les sentiments d’Alban, s’efforça de dissiper sa contrariété, et de lui redonner du courage par quelques bonnes paroles.

– Croyez-moi, mon cher ami, lui dit-il. Dans la lutte que nous soutenons, notre probité et notre désintéressement sont une grande force. La foi, même et surtout la foi scientifique soulèvent les montagnes. Nous réussirons, peut-être, là où de plus habiles, moins enthousiastes que nous, auraient échoué. L’âme des savants, qui ont tout sacrifié à leurs convictions, l’esprit des Archimède, des Galilée, des Képler, des Pasteur et de bien d’autres, nous soutient, et combat avec nous.

– Votre opinion, répondit Alban rêveur, est