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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - De roc en roc, 1900.djvu/107

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voix triste, il ne nous reste plus qu’à partir d’ici. Malgré tout, vous savez, je préfère de beaucoup Saint-Cloud à ce désert où l’on ne peut même plus aller se promener.

— Nous n’en avons sans doute plus pour longtemps, dit Alban d’une voix pleine de mélancolie.

Ses regards, s’arrêtèrent longuement sur la petite fille qu’il trouva pâlie.

Depuis le commencement de l’hivernage, la santé d’Armandine s’était altérée.

Jamais elle ne se plaignait ; mais elle passait des heures entières à rêver, et elle avait perdu toute sa gaieté.

Quand sa mère la voyait ainsi plongée dans cet état de prostration, elle lui demandait pourquoi elle était triste.

— Je ne suis pas triste, répondait l’enfant. Je pense…

— À quoi ?

— À nos amis de là-bas !

Et il était impossible de tirer d’elle rien autre chose. Alban commença à s’alarmer.

Il fit de vains efforts pour distraire l’enfant.

Un jour, il lui fit la surprise d’un jeu de dames qu’il avait fabriqué lui-même avec les débris d’une caisse, et il lui apprit à jouer.

Mais, au bout de deux jours, Armandine délaissa le damier qui ne l’amusait plus.

Ludovic lui tressa une cage avec des baguettes d’osier flexible et parvint à attraper, dans la neige, deux petits oiseaux.