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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - De roc en roc, 1900.djvu/23

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– Vous qui êtes si ingénieux et si savant, disait quelquefois Ludovic à Alban, ne pourriez-vous trouver un moyen efficace de prévenir mes parents ?

– J’essaierai, répondait simplement l’aéronaute, chaque fois que Ludovic revenait sur ce sujet.

Mais Alban avait beau chercher, il ne trouvait pas ; et le jeune homme devenait de plus en plus mélancolique, perdait même le goût du travail, demeurant de longues heures à rêver, sans que ni les paroles affectueuses de Mme Ismérie, ni le gentil bavardage d’Armandine, ni même la logique réconfortante d’Alban Molifer pussent le tirer de ce marasme.

Il en vint même, dans les derniers temps, à perdre l’appétit.

Les rosbifs de yack au céleri sauvage, les poules d’eau rôties, les corbeilles de framboises arctiques, et les savoureuses traites du lac le laissaient indifférent. Alban commença à s’inquiéter sérieusement.

– Cet enfant tombera malade si cela continue, se disait-il. Il faudra que je lui donne satisfaction… Avec de l’électricité et de l’imagination, cela ne doit pas être impossible.

Alban avait beaucoup d’idées, mais elles étaient toutes d’une réalisation impraticable. Un matin pourtant, il aborda Ludovic d’un air plus joyeux que de coutume.

Cette fois, il croyait avoir trouvé.