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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - De roc en roc, 1900.djvu/26

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L’enveloppe de notre aérostat que j’ai remisée dans la caverne de sel gemme, a été trouée comme une écumoire par les balles russes. La réparation en sera très longue. D’ailleurs l’aérostat est d’un volume beaucoup trop considérable, et il nous est trop nécessaire pour que je consente à l’aventurer dans une entreprise de ce genre.

– Eh bien, s’écria Ludovic, construisons une montgolfière !

– Et avec quoi confectionnerons-nous l’enveloppe, puisque nous ne possédons, en fait de papier, que quelques vieux journaux, en fait de soie qu’une robe d’Ismérie.

– Et les draps de lit !… Fabriquons une enveloppe avec la toile de nos draps de lit !… La seule difficulté sera de la rendre imperméable.

– S’il n’y avait que cela ! dit Alban… Rien n’est plus facile. L’enduit dont on se sert pour rendre l’enveloppe des aérostats imperméable, se compose d’une dissolution de caoutchouc dans l’essence de térébenthine. L’emballage pneumatique de nos caisses nous fournira le caoutchouc et la résine de nos pins l’essence de térébenthine. Nous nous servirons d’une partie des agrès de l’ancien aérostat.

– Et la nacelle ?

– Il pousse au bord du lac assez de saules et d’arbustes aux branches flexibles pour nous en fournir les matériaux. Quoique je ne sois pas fort expert dans l’art du vannier, je me sens capable de tresser une nacelle, sinon très élégante