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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - De roc en roc, 1900.djvu/38

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Alban laissa retomber le manipulateur de l’appareil avec découragement.

Depuis quelques secondes le courant ne passait plus… Les accumulateurs étaient vides.

Les derniers mots du message n’avaient pas dû être transmis.

Malgré tout, Alban se sentait réconforté.

Il avait dit le plus essentiel.

Ses amis seraient sans doute prévenus.

Il pourrait mourir tranquille.

Il restait assez de ressources de toutes sortes aux habitants du plateau, pour attendre l’arrivée d’un secours venu d’Europe.

Alban s’était étendu de nouveau sur le rocher.

Pressant de ses mains ses tempes enfiévrées, il faisait de surhumains efforts pour découvrir un moyen de salut.

Mais il ne trouvait rien ; et, avec le crépuscule qui allongeait des ombres grises sur la pente des monts, un froid glacial envahissait ses membres.

Des cris d’oiseaux de proie, répercutés par l’écho des vallées, lui arrivaient à travers l’atmosphère limpide de la nuit.

Découragé, brisé de fatigue et d’émotion, Alban s’enroula tout entier dans l’enveloppe de la montgolfière, et s’endormit, accoté à un énorme bloc de basalte.