Aller au contenu

Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - De roc en roc, 1900.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il eut honte d’avoir eu peur.

— Alors, s’écria-t-il, je périrais lâchement sur ce roc désolé, sans même tenter un dernier effort, moi qui, jusqu’ici, suis sorti vainqueur de tous les périls et de toutes les difficultés ! Cela ne sera pas dit ! J’aime mieux me briser les os dans quelque gouffre que de devenir la proie de ces rapaces immondes.

Et Alban, à qui la fièvre et le jeûne laissaient une entière lucidité d’esprit, se remit à chercher un moyen d’évasion.

Il allait, plein de découragement, se résigner à son sort, lorsque ses regards s’arrêtèrent machinalement, sur la toile grossièrement vernie, dans les plis de laquelle il s’était enroulé pour passer la nuit.

Il se frappa le front.

Une idée lumineuse, venait de jaillir de son cerveau.

— Mais le voilà, s’écria-t-il joyeusement, le voilà bien le moyen d’évasion. Je vais, avec cette toile, me fabriquer un parachute… Drouet, le conventionnel qui fit arrêter Louis XVI à Varennes, franchit bien les murailles d’une citadelle allemande, simplement soutenu dans les airs par les rideaux de son lit qu’il avait arrangés en parachute. Je ne vois pas pourquoi je n’essaierais pas d’en faire autant… Ce Drouet n’était pas aéronaute et ne pouvait pas, comme moi, calculer exactement les dimensions de son appareil !…

Sans se préoccuper des vautours dont le nom-