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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - De roc en roc, 1900.djvu/77

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Les deux enfants se rapprochèrent ; toute leur mélancolie s’était déjà dissipée.

— Oui, continua Mme Ismérie, je viens de mettre la main sur un débris de journal illustré qui contient un joli conte. Ludovic nous en fera la lecture en attendant le déjeuner.

— Quel est le titre ? demanda Alban.

— La Fille du Roi des Neiges. C’est, à n’en pas douter, un conte qui a été traduit du danois ou du norvégien, ou peut-être du russe ou du sibérien.

Tout le monde prit place sur le divan pneumatique, et Ludovic, s’étant avidement emparé du fragment de journal, commença :

HISTOIRE DE LA FILLE
DU ROI DES NEIGES

— Voilà, dit Ludovic, un titre bien approprié au temps qu’il fait et tout à fait de circonstance. Je commence:


« Autrefois, dans un petit village du nord de la Russie, sur les rives de la mer Glaciale, habitaient deux familles de pêcheurs qu’unissait la plus étroite amitié.

« Ces braves gens vivaient du modeste produit de leur pêche et de la culture de leur jardin et d’un petit champ. L’un des pêcheurs avait une fille, Véra, et l’autre un fils, Serge. Ils avaient été élevés comme frère et sœur, et ne se quittaient presque jamais.