Aller au contenu

Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

des canons ordinaires, montés sur un affût qui permet de les diriger vers tous les points de l’horizon, et de rester perpendiculaires au sol, c’est-à-dire braqués vers le ciel. Ils ont été employés pour la première fois, pendant le siège de Paris, en 1870. Bismark, voyant que les assiégés opéraient, presque chaque jour des ascensions couronnées de succès, et parvenaient ainsi à franchir les lignes prussiennes, et à donner de leurs nouvelles au reste de la France, fit construire, pour la première fois quelques-uns de ces engins, par Krupp, le célèbre fondeur allemand. On les appela des « mousquets ». Il ne paraît pas, d’ailleurs, que ces canons aient produit d’excellents résultats. Pendant toute la durée du siège, aucun ballon ne fut atteint par eux. Depuis, ils ont été notablement perfectionnés, munis d’un frein de recul spécial ; et toutes les nations de l’Europe et de l’Amérique en possèdent dans leurs arsenaux.

La soirée s’écoula ainsi, au milieu de paisibles conversations entre les passagers de la Princesse des Airs. Un observateur, transporté brusquement dans la salle commune de l’aéroscaphe, se fût plutôt cru dans le salon de quelque tranquille rentier, et eût eu beaucoup de peine à s’imaginer que l’aéroscaphe, en apparence immobile, filait avec une vitesse de cent vingt kilomètres à l’heure, au-dessus des steppes désolées de la Russie d’Asie.

– Il n’y a qu’une chose qui m’inquiète un peu, dit tout à coup Mme Ismérie, qui, jusque-là