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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/156

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hauteurs, des plateaux ou des petites vallées bien abritées, absolument inaccessibles à l’homme, mais où pullulent les chamois. Rien ne prouve que notre plateau n’a pas été isolé et surélevé, avec tous les êtres vivants qu’il porte, par un soulèvement volcanique. La nature géologique de la muraille de rochers semble venir à l’appui de mon assertion.

Alban et Ludovic, traversant le pâturage, s’engagèrent de nouveau sous le couvert des grands arbres, où l’obscurité se faisait de plus en plus profonde.

Un froid glacial les envahissait.

Tous deux, mais surtout Ludovic, étaient des plus fatigués.

Pendant la première partie de leur voyage de découverte, ils avaient toujours marché en suivant une pente extrêmement rapide, depuis l’aéroscaphe jusqu’à l’endroit où les eaux de la rivière se précipitaient du haut des rochers.

À partir de la cataracte le terrain montait ; ils avançaient donc deux fois moins vite, et avec beaucoup plus de peine.

Malgré ses efforts, Ludovic ne parvenait pas à dissimuler sa fatigue.

Pendant leur marche, à travers les rochers pointus et les racines d’arbres, il s’était écorché les pieds et boitait légèrement.

À plusieurs reprises, Alban dut ralentir le pas, et même faire halte pendant quelques instants, pour lui permettre de continuer.