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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/17

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salon, une longue table recouverte d’un tapis vert, et trois fauteuils.

Une simple chaise de paille fut réservée à l’accusé que Jean, le cocher, qui jouait dans cette tragi-comédie le rôle de gendarme, ne devait pas perdre de vue, et dont il répondait sur sa tête.

En homme avisé, Jean s’était muni d’un vieux manche de fouet, de grosseur raisonnable, et dont il se promettait de caresser les épaules de l’inculpé, à la moindre tentative de rébellion.

Le professeur Van der Schoppen, que le météorologiste avait mandé d’urgence, arriva un peu après le déjeuner, ganté de beurre frais et vêtu, de la fameuse houppelande vert-olive complètement restaurée.

Il s’efforçait de prendre la mine sévère et compassée d’un d’Aguesseau ou même d’en Caton ; mais le bleu énorme qu’il portait sur l’un des yeux, lui donnait une physionomie assez peu juridique.

Yvon avait passé toute la matinée à inventorier les papiers cachés dans la chambre de l’inculpé, et qui devaient, avec la fiole de chloroforme et le conducteur électrique, garnir le guéridon réservé aux pièces à conviction.

MM. Bouldu et Van der Schoppen achevaient de prendre le café en attendant le moment de la séance, irrévocablement fixée à deux heures précises, lorsque Yvon pénétra, tout haletant, dans la salle à manger.

– Mors père, s’écria-t-il, il y a une personne