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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/38

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Mme Rabican, dont les nerfs étaient devenus d’une excitabilité maladive, éprouvait, à la réception de chaque dépêche, de dangereuses crises. On fut obligé, dans l’intérêt de sa santé, de lui dire qu’on ne pourrait guère connaître le résultat définitif que dans un mois. Mais il était impossible de faire entièrement illusion à son instinct maternel. À la mine sombre du docteur, au visage encoléré de M. Bouldu, aux chuchotements d’Alberte et d’Yvon, elle devinait bien qu’on lui cachait la vérité. Plusieurs fois par jour c’étaient des scènes déchirantes entre elle et son mari.

– J’aime mieux tout savoir, s’écriait-elle, être certaine du trépas de mon pauvre Ludovic. Mais, du moins, ne me torture pas ainsi. Le doute me fait presque autant souffrir que la certitude de l’horrible vérité.

– Tu as tort, je t’assure, répliquait le docteur navré. Tu dois bien te rendre compte que des recherches du genre de celles que nous faisons sont longues et difficiles. Sois patiente. Je mentirais en te disant qu’à l’heure actuelle nous savons quelque chose de plus qu’au premier jour.

Mme Rabican fondait en larmes.

Son mari passait de longues heures à la consoler, à essayer de la persuader.

Puis, il s’échappait en hâte, pour continuer ses démarches ou visiter ses malades.

Il ne dormait plus maintenant que quelques heures par nuit.

Huit jours se passèrent ainsi, depuis les aveux