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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/65

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gant pêle-mêle. Des tomes, ouverts à la bonne page, étaient entassés sur le plancher, où ils formaient des piles branlantes. Dans les coins, il y avait des monceaux de notes, que le professeur passait quelquefois des heures à remuer, sans arriver à découvrir celles qu’il cherchait.

Des cartes, des tableaux synoptiques, recouvraient entièrement les murailles.

Il n’était pas jusqu’au plafond qui n’eût été utilisé : des échantillons d’animaux rares s’y balançaient et achevaient de donner au cabinet de travail de l’honnête savant l’apparence d’une tanière de sorcier au Moyen Âge.

Ailleurs, au-dessus d’une bibliothèque, on voyait toute une série de crânes divisés en compartiments, correspondant chacun à un penchant ou à un vice, car M. Van der Schoppen avait été, autrefois, un fervent adepte de la phrénologie.

Il n’y avait que très peu de temps qu’il avait délaissé la science de Gall et de Spurzheim pour s’éprendre d’un tel enthousiasme pour la médecine kinésithérapique.

Brandissant d’une main une grosse pipe de porcelaine au tuyau de merisier de la Forêt-Noire, Van der Schoppen s’agitait au milieu d’un nuage de fumée si opaque, que M. Bouldu n’eût certes pas hésité à le ranger au nombre des phénomènes météorologiques, dans la série des cumulo-stratus.

Parmi ce fatras d’in-quarto, de dictionnaires et de manuscrits, où il aurait été imprudent, à