Aller au contenu

Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

un progrès considérable sur l’agencement primitif de la plupart des forges, où il faut des quintaux de houille, et le long et pénible maniement d’un soufflet, pour obtenir une chaleur, par comparaison, insignifiante.

Alban avait saisi, dans un coin, une barre d’aluminium, qu’on eût pu prendre pour une barre d’argent dans ses reflets bleuâtres très accusés. Il s’était emparé d’un marteau, et pendant que Ludovic, ganté de gutta-percha, graduait, suivant les besoins, le passage du courant, il s’était mis à forger.

– Pourquoi, fit remarquer Ludovic, n’employez-vous pas de l’acier, pour ces pièces qui doivent offrir une grande solidité ?

– L’acier est certainement plus résistant, répliqua Alban, mais il est aussi plus difficile à travailler. D’ailleurs je n’en possède pas en quantité suffisante pour refaire des barres entières. Je n’ai emporté, en fait d’acier, que quelques écrous de rechange.

– Vous avez donc oublié d’en prendre ?

– Ce n’est pas un oubli. J’étais loin de prévoir ce qui nous arrive. L’aluminium étant très suffisant pour une réparation provisoire, j’avais cru obvier à tout inconvénient, en en emportant quelques barres.

Alban Molifer était d’une merveilleuse adresse. Il limait, martelait, forgeait, ajustait comme s’il n’eût fait que cela de toute sa vie. Le travail avançait rapidement. Vers le milieu de la mati-