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VIE DE DAGOBERT Ier.

tituant un chant général et perpétuel à l’instar du monastère de Saint-Maurice ou de Saint-Martin de Tours, et l’autre moitié aux serviteurs et à l’hôpital de l’église, n’en retenant absolument rien pour son propre service. Il fit dénommer soigneusement tous ces domaines dans l’acte de concession qui fut signé de son nom et scellé de son sceau. Si quelqu’un veut en savoir les noms, il trouvera cette charte dans les archives de ladite église, et y lira, je crois, les noms de vingt-sept domaines.

La quatorzième année de son règne[1], les Gascons s’étant révoltés et commettant beaucoup de ravages dans le royaume des Francs qu’avait possédé Charibert, Dagobert fit lever l’armée de toute la Bourgogne, et mit à la tête le référendaire Chadoinde, qui, du temps du roi Théodoric, avait prouvé sa vaillance dans plusieurs combats. Dix ducs marchèrent avec les troupes, savoir : Arimbert, Amalgaire, Leudebert, Wandalmar, Walderic, Hermenric, Baronte et Chairhard d’origine franque, Chramnelène d’origine romaine, le patrice Wisibad d’origine bourguignonne, et Æginan d’origine saxonne, sans parler de plusieurs comtes qui n’avaient point de duc au-dessus d’eux. Ils marchèrent tous en Gascogne avec leurs soldats. Le pays des Gascons ayant été entièrement occupé par l’armée de Bourgogne, ces peuples sortirent des rochers de leurs montagnes et s’avancèrent pour combattre. Se voyant vaincus, ils tournèrent le dos selon leur coutume, et se réfugiant dans les gorges des vallées et les forêts des monts, ils se croyaient là dans des asiles assurés. Mais les ducs les poursuivant avec leurs troupes, en tuèrent

  1. En 635.