Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/152

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par les Goths de zèle pour la même cause, fut envoyé en exil et y finit ses jours. Il laissa ses biens aux églises et à ses serviteurs. Il fut évêque onze ans et huit jours.

Le neuvième fut Licinius, citoyen d’Angers, qui, pour l’amour de Dieu, alla en Orient visiter les saints lieux. Lorsqu’il en fut revenu il institua, sous sa direction, un monastère dans le territoire d’Angers, remplit ensuite la place d’abbé dans le monastère où fut enseveli l’abbé saint Venance, et fut élu à l’épiscopat. De son temps, le roi Clovis, vainqueur des Goths dans le combat, revint à Tours. Il tint le siége épiscopal douze ans, deux mois et vingt-cinq jours, et fut enseveli dans la basilique de Saint-Martin.

Les dixièmes furent Théodore et Procule, nommés par l’ordre de la bienheureuse reine Clotilde[1] xlviii, parce qu’auparavant sacrés évêques en Bourgogne, ils l’avaient suivie et avaient été expulsés par la guerre de leurs villes épiscopales. Ils étaient tous deux vieux et riches ; ils gouvernèrent ensemble pendant deux ans la ville de Tours, et furent ensevelis dans la basilique de Saint-Martin.

Le onzième évêque fut Denis, venu aussi de Bourgogne et élevé à l’épiscopat par le choix du roi dont j’ai parlé, qui lui fit quelques largesses de son fisc, et lui donna le pouvoir d’en faire ce qu’il voudrait. Ce qu’il avait de mieux il le laissa en grande partie à son

  1. Comme les canons ne permettaient pas que la même église eût à la fois deux évêques, il y a lieu de croire qu’ils furent simplement administrateurs de l’église de Tours pendant une longue vacance. Du reste la série des évêques de Tours que donne ici l’historien ne s’accorde pas toujours, ni pour l’ordre, ni pour la durée, avec les faits épars dans son récit.