Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178
CHRONIQUE

lène, qui avait insidieusement ordonné la mort de Protadius, eut, à l’instigation de Brunehault, les pieds coupés, et, dépouillé de ses biens, fut réduit à la condition la plus misérable.

Le patrice Wolf, qui avait trempé dans la mort de Protadius, fut, à l’instigation de Brunehault et par l’ordre de Théodoric, tué dans la métairie de Favernay ; Richomer, romain, fut nommé patrice à sa place. La même année, Théodoric eut, d’une concubine, un fils nommé Mérovée, que Clotaire tint sur les fonts de baptême.

La même année, Théodoric envoya vers Witterich, roi d’Espagne, Aridius, évêque de Lyon, Roccon et Æpporin connétable, pour lui demander en mariage sa fille Ermenberge. Les envoyés ayant juré à Witterich que jamais Théodoric ne dégraderait sa fille du trône, elle leur fut remise, et ils la présentèrent dans Châlons à Théodoric qui la reçut avec joie et empressement. Par les intrigues de son aïeule Brunehault, Ermenberge ne partagea jamais le lit de son époux, à qui les discours de Brunehault et de sa sœur Theudilane la rendirent enfin odieuse. Au bout d’un an, Théodoric renvoya en Espagne Ermenberge dépouillée de ses trésors.

Witterich, indigné, envoya une députation à Clotaire ; le député de Clotaire et celui de Witterich se rendirent auprès de Théodebert ; les députés de Théodebert, de Clotaire et de Witterich allèrent trouver Agon[1], roi d’Italie. Ces quatre rois formèrent le projet de se coaliser pour attaquer de tous côtés Théodoric, lui enlever ses États et le condamner à

  1. Agilulf.