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DE FRÉDÉGAIRE.

et protection ; ils envoyèrent aussi d’autres députés vers Gontran et Childebert pour acheter la protection et le secours des Francs, par un tribut de douze mille sous que ces douze ducs paieraient tous les ans ; ils offraient aussi de céder au roi Gontran une vallée dite Ametége, et voulaient s’assurer par ces députés l’alliance qui leur conviendrait le mieux ; ils se mirent ensuite, avec un entier dévouement, sous la protection des Francs.

Bientôt, avec la permission de Gontran et de Childebert, les Lombards élurent pour roi le duc Autharis. Un autre duc, nommé aussi Autharis, se soumit à la domination de l’empereur avec tout son duché, et lui demeura fidèle. Le roi Autharis paya tous les ans le tribut promis aux Francs par les Lombards. Après sa mort, son fils Agon[1], étant monté sur le trône, l’acquitta également.

La trente-quatrième année du règne de Clotaire, le roi Agon envoya vers ce prince trois nobles députés lombards, Agiulf, Pompège et Gauton, pour le prier de remettre à sa nation les douze mille sous d’or quelle payait tous les ans aux Francs ; et avec adresse ces députés donnèrent secrètement trois mille sous d’or, dont mille à Warnachaire, mille à Gondeland, et mille à Chuc ; ils offrirent en même temps à Clotaire trente-six mille sous d’or. Le roi remit le tribut aux Lombards, et s’unit avec eux par serment d’une amitié éternelle.

La trente-cinquième année du règne de Clotaire, mourut la reine Bertrude que Clotaire chérissait d’u-

  1. Ce n’était pas son fils.