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DE FRÉDÉGAIRE.

sur des armes, selon la coutume ; mais cette promesse eut peu d’effet. Cependant Dagobert remit aux Saxons le tribut qu’ils devaient lui payer : ils donnaient tous les ans, depuis Clotaire, cinq cents vaches ; ce qui cessa avec Dagobert.

La onzième année du règne de Dagobert, comme les Wénèdes, par l’ordre de Samon, faisaient de grands ravages, et passant souvent la frontière pour dévaster le royaume des Francs, se répandaient dans la Thuringe et les autres cantons, Dagobert, venant à Metz, par le conseil et du consentement des évêques, des seigneurs et de tous les grands de son royaume, établit sur le trône d’Austrasie son fils Sigebert, et lui permit de fixer sa résidence à Metz. Chunibert, évêque de Cologne, et le duc Adalgise furent choisis pour gouverner le palais et le royaume. Ayant donné à son fils un trésor suffisant, il l’éleva à ce rang avec la splendeur qui convenait, et confirma, par des ordres munis de son sceau, tous les dons qu’il lui avait faits. On dit qu’ensuite les Austrasiens défendirent courageusement contre les Wénèdes leur frontière et le royaume des Francs.

Dans la douzième année de son règne, Dagobert ayant eu de la reine Nantéchilde un fils nommé Clovis, on sait que, par le conseil des Neustriens, il s’unit avec son fils Sigebert par les liens d’un traité. Tous les grands d’Austrasie, les évêques et les autres Leudes de Sigebert, les mains levées en l’air, jurèrent qu’après la mort de Dagobert, la Neustrie et la Bourgogne appartiendraient à la domination de Clovis ; que l’Austrasie, qui était égale pour le peuple et l’étendue du territoire, appartiendrait en entier à Sigebert, et que