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inconnus ? et par quelle absurde bizarrerie traiterions-nous la mythologie des peuples modernes avec une indifférence ou un mépris que ne nous inspire point celle des Anciens ? Ce sont des fables sans doute que la chasse de Dagobert, jeune encore, aux environs de Saint-Denis, et l’asile que trouve un cerf dans la chapelle du saint, et le miracle qui, plus tard, y défend le prince lui-même du courroux de son père, et la vision de l’hermite Jean qui, après la mort de Dagobert, voit les saints et les démons se disputer son ame. Mais, indépendamment de leur mérite poétique, ces fables nous instruisent de l’état des esprits et des mœurs bien mieux que ces chroniques sans miracles, où rien ne se trouve si ce n’est quelques dates et quelques noms.

Il ne faut point ajouter foi aux innombrables donations dont le biographe fait honneur à la munificence de Dagobert. Non contens des plus abondantes libéralités, les moines fabriquaient souvent, pour légitimer leurs usurpations, des chartes qu’ils attribuaient à des rois déjà célèbres par leur mérite en ce genre, et il est reconnu que plusieurs de celles dont parle ici l’écrivain sont dépourvues de toute authenticité.

F. G.