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VIE DE DAGOBERT Ier.

lonté du Seigneur me trouve coupable d’un criminel oubli des saints et de tous ceux qui ont besoin de consolation. Averti ainsi par la dévotion de mon ame, et pour mériter les grâces de l’Éternel, j’ai résolu en pleine force et liberté d’esprit de faire un testament dans lequel, et par une donation de moi, je léguerai mes biens propres aux basiliques des saints fondées de notre temps dans notre royaume ; et, pour que ma volonté soit ferme et stable à toujours, je me suis décidé à faire écrire, à la connaissance de vous tous, au même moment et dans le même temps, quatre testamens où seront énumérées toutes les choses que nous donnons maintenant aux églises des saints. J’envoie l’un de ces testamens à Lyon, cité de la Gaule ; un autre à Paris, dans les archives de la cathédrale ; un troisième à Metz, où il sera confié à la garde du seigneur Abbon ; le quatrième, que je tiens ici dans mes mains, sera déposé dans notre trésor. C’est là notre pieuse volonté et les dons que nous offrons à Notre Seigneur qui les recevra avec bonté, car au dernier jour celui qui a fait l’aumône aux lieux saints, aux prêtres et aux indigens, peut se présenter avec une confiance assurée, puisque, d’après le témoignage de l’Écriture, quiconque a pitié des pauvres prête au Seigneur, et le souverain de l’Olympe le lui rendra amplement. Ainsi pour le salut de notre ame, et comme nous l’avons dit, notre volonté est qu’après notre mort, qui viendra quand il plaira à Dieu, les prêtres qui se trouveront alors chargés des offices sacrés dans les lieux ci-dessus désignés, soient mis immédiatement en possession, sans aucun retranchement, de toutes les