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VIE DE PEPIN-LE-VIEUX.

bienheureux apôtre Pierre, et pleurée par la religieuse dévotion des fidèles comme la véritable et pieuse mère de ses frères et sœurs, des veuves et des orphelins, des aveugles, des boiteux et de toutes les sortes de pauvres et d’infirmes. Après avoir dit ceci de la vie du bienheureux Pépin et de la bienheureuse Itta son épouse, nous allons, accompagnés de la grâce divine, passer à leurs enfans et petits-enfans.

Leurs enfans furent Grimoald et Begga et la vierge Gertrude, épouse choisie du roi des anges. Grimoald s’unit d’une étroite amitié avec l’évêque saint Chunibert. Comme c’était un homme fort et habile, et, ainsi que son père, aimé de beaucoup de gens, il fut maire du palais du roi Sigebert, et le gouvernement d’Austrasie fut fortement affermi dans sa main. Un certain Othon, son rival, qui, gonflé d’orgueil, s’efforçait, par une aveugle ambition, de lui enlever cette dignité et de la faire passer sur sa tête, fut tué pour l’amour de lui par Leuthaire, duc des Allemands[1]. Ce qui d’ailleurs peut faire juger tant de son pouvoir parmi les hommes que de sa dévotion envers Dieu, c’est qu’il ordonna, de concert avec Sigebert, qu’on élevât en l’honneur de Dieu deux illustres églises, le monastère de Stavelo et celui de Malmédi. Élevées et ornées par ses soins de toute la beauté possible, après leur dédicace et la célébration des offices de l’église, le maire du palais Grimoald les remit entre les mains du pontife Rémacle pour qu’il y établît une règle monastique. Le saint homme, saisissant cette occasion de fuir le tumulte des choses du siècle pour vaquer à Dieu seul, remit les fonctions épiscopales au bienheureux Théo-

  1. En 642.