Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/45

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il envoya enfin des gens pour le faire périr sous le glaive. L’évêque en fut averti par des messagers, et, quittant la ville d’Agde, il vint dans les Gaules. Là, il fut accueilli par un grand nombre d’évêques, en reçut des présents, et passa au roi Childebert. Le siége de Verdunxxx étant demeuré vacant, le roi le revêtit en cette ville de la puissance pontificale, neuf ans après celui où il avait été chassé de son premier siège.

Les Bretons pillèrent cruellement cette année les territoires de Nantes et de Rennes, vendangèrent les vignes, dévastèrent les champs cultivés, et emmenèrent captifs les habitants des villages, ne gardant aucune des promesses qu’ils avaient faites, et non seulement ne gardant pas leurs promesses, mais enlevant ce qui appartenait à nos rois.

Le roi Childebert avait promis, sur la demande des Lombards dont il avait reçu des présents, de donner sa sœur pour femme à leur roixxxi ; mais les envoyés des Goths étant venus ensuite, comme il apprit que cette nation s’était convertie à la foi catholique, ils reçurent à leur tour la même promesse ; et Childebert envoya une ambassade à l’empereur pour convenir qu’il enverrait des troupes faire la guerre aux Lombards, ce qu’il n’avait pas encore faitxxxii, et que de concert avec lui il les chasserait d’Italie[1]. Cependant il envoya son armée pour se rendre maître de ce pays, et les chefs s’étant mis en marche avec l’armée, ils livrèrent combat ; mais les nôtres furent très fort battus et il y en eut beaucoup de tués, plusieurs faits prisonniers ; d’autres, échappés par la fuite, revinrent à grand’peine dans leur

  1. En 588.