Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/89

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mal ; et il n’y aura plus de paix entre nos rois et votre empereur, car nous sommes venus pour une mission de paix, et pour apporter secours à la république. Je prends Dieu à témoin aujourd’hui que c’est votre crime qui est la cause que la paix promise entre les princes ne sera pas gardée. » Grippon ayant ainsi parlé, et dit plusieurs autres choses dans le même sens, la troupe armée des Carthaginois se dissipa, et chacun retourna chez soi. Le préfet vint trouver Grippon, et s’efforça d’adoucir son esprit sur ce qui s’était passé, en lui donnant les moyens de se rendre vers l’empereur. Arrivé à lui, après lui avoir rendu compte de sa mission, Grippon lui fit connaître la mort de ses compagnons. L’empereur en fut extrêmement affligé, et promit de la venger, conformément au jugement que prononcerait le roi Childebert ; puis, après avoir reçu des présens de l’empereur, Grippon revint avec la paix.

Grippon ayant rapporté la chose au roi Childebert, aussitôt celui-ci ordonna de faire marcher une armée en Italie, et envoya vingt ducs faire la guerre à la nation des Lombards. Je n’ai pas cru nécessaire d’insérer ici la suite de leurs nomsxiii. Le duc Audovald avec Wintrion fit marcher les gens de la Champagne. En arrivant à la ville de Metz qui était sur sa route, il commit tant de pillages, tant de meurtres et maltraita les habitants de telle sorte, qu’on aurait dit qu’il amenait l’ennemi dans son propre pays. Les autres ducs en firent autant avec leurs phalanges, et désolèrent ainsi leur propre pays et ses habitants, avant de remporter aucune victoire sur les ennemis. Lorsqu’ils arrivèrent sur les confins de l’Italie, Audo-