Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

reprenaient vertement. Je ne redirai point ici les événemens de sa vie religieuse et politique ; il les a racontés dans son histoire. On y verra que, soit qu’il s’agit de défendre ou le clergé en général, ou lui-même, ou les privilèges de son église, ou les proscrits qui s’y étaient réfugiés, soit qu’il fût appelé à maintenir ou à rétablir la paix dans sa ville, soit qu’il intervînt comme négociateur tour à tour employé par les divers rois Francs, il ne manqua ni de prudence ni de courage. On s’est étonné de sa superstition, de sa crédulité, de son ignorance, de son ardeur contre les hérétiques ; il faut bien plutôt s’étonner de ce qu’il ne s’est point attribué à lui-même le don des miracles qu’il accordait à tant d’autres, de ses efforts pour s’instruire, de la douceur qu’il témoigna souvent, même aux brigands qui avaient pillé son église et aux Ariens ou aux Juifs que ses argumens n’avaient pas convertis. Peu d’ecclésiastiques de son temps, il est aisé de s’en convaincre, avaient une dévotion, je ne dirai pas aussi éclairée, mais moins aveugle, et tenaient, en ce qui touchait à l’Église, une conduite aussi modérée. On lui a reproché la confusion de son histoire, les fables absurdes dont elle est semée, sa partialité pour les rois orthodoxes, quels que