Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/173

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médecins employèrent auprès de lui tout leur art ; mais rien n’y servit, car Dieu avait résolu de l’appeler à lui. Ainsi donc, après avoir été malade longtemps, succombant à son mal, il rendit l’esprit [en 548]. Les Francs avaient une grande haine contre Parthénius, parce que sous ledit roi il leur avait imposé des tributs, et ils commencèrent à le poursuivre. Se voyant en péril, il s’enfuit de la ville, et supplia deux évêques de le ramener à Trèves, et de réprimer par leurs exhortations la sédition d’un peuple furieux. Ils y allèrent, et la nuit, pendant qu’il était dans son lit, tout à coup en dormant il commença à crier à haute voix, disant : « Hélas ! hélas ! secourez-moi, vous qui êtes ici, venez à l’aide d’un homme qui périt. » À ces cris, ceux qui étaient dans la chambre s’étant éveillés, lui demandèrent ce que c’était, et il répondit : « Ausanius, mon ami, et Papianilla, ma femme, que j’ai tués autrefois, m’appelaient en jugement, en disant : Viens répondre, car nous t’accusons devant Dieu. » En effet, pressé par la jalousie, il avait, quelques années auparavant, tué injustement sa femme et son ami. Les évêques, étant arrivés à la ville, et voyant qu’ils ne pouvaient résister à la violente sédition du peuple, voulurent le cacher dans l’église. Ils le mirent dans un coffre et étendirent sur lui des vêtements à l’usage de l’église. Le peuple étant entré, le chercha dans tous les coins ; il se retirait irrité, lorsqu’un de la troupe conçut un soupçon, et dit : Voilà un coffre dans lequel nous n’avons pas cherché notre ennemi. Les gardiens leur dirent qu’il n’y avait rien dans ce coffre que des ornements ecclésiastiques ; mais ils demandèrent les clefs, disant : « Si vous ne l’ouvrez pas