Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

droit n’est pas de notre côté ; ne vous obstinez pas à un combat où vous serez vaincus ; mais si vous voulez y aller de votre propre volonté, je ne vous suivrai pas. » Alors irrités de colère contre le roi Clotaire, ils se jetèrent sur lui, déchirèrent sa tente, l’accablèrent d’injures furieuses, et l’entraînant par force, voulurent le tuer, s’il ne consentait pas à aller avec eux. Clotaire, voyant cela, marcha avec eux malgré lui. Ils livrèrent donc le combat, et leurs ennemis firent parmi eux un grand carnage, et il périt tant de gens dans l’une et l’autre armée qu’on ne peut ni l’estimer, ni le compter avec exactitude. Clotaire très consterné demanda la paix, disant aux Saxons que ce n’était pas par sa volonté qu’il avait marché contre eux ; l’ayant obtenue, il retourna chez lui xiv.

Les gens de Tours, apprenant que le roi était revenu du massacre fait par les Saxons, se réunirent en faveur du prêtre Euphronius xv, et étant allés trouver le roi, ils lui présentèrent l’acte de sa nomination pour qu’il l’approuvât. Le roi répondit : « J’avais ordonné qu’on instituât le prêtre Caton, pourquoi a-t-on méprisé mes ordres. » Ils répondirent : « Nous avons été le chercher, mais il n’a pas voulu venir. » Comme ils disaient cela, Caton arriva tout à coup pour prier le roi de renvoyer Cautin et de le nommer évêque d’Auvergne ; mais le roi s’étant moqué de sa demande, il demanda alors qu’on le nommât au siège de Tours qu’il avait méprisé. Le roi lui dit : « J’avais d’abord ordonné que tu fusses sacré évêque par les gens de Tours ; mais, à ce que j’apprends, tu as eu cette église en mépris ; ainsi tu n’en obtiendras pas le gouvernement. » Et de cette sorte il s’en alla confus, et le