Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/217

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éteignant chez tous l’infâme luxure, et leur inspirant la complète chasteté que Dieu commande xl.

Sacerdos, évêque de Lyon, étant mort à Paris, après le synode de cette ville qui expulsa Saffaracus xli, saint Nicet[1] xlii comme nous l’avons dit dans sa vie, fut élevé à cet évêché. C’était un homme, éminent en toute sainteté et d’une vie chaste. Il exerça autant qu’il lui fut possible, à l’égard de tous, cette charité que l’apôtre ordonne d’observer, si on le peut, envers tous ; en sorte qu’on pouvait découvrir dans son cœur Dieu même qui est la pure charité. Lorsque quelqu’un l’avait irrité par sa mauvaise conduite, sitôt qu’il était corrigé, il le recevait comme si on ne l’eût jamais offensé. Il châtiait les coupables, se montrait clément à la pénitence, aumônier et assidu au travail. Il s’appliquait avec activité à ériger des églises, réparer les maisons, ensemencer les champs et cultiver les vignes. Cependant ces choses ne le détournaient pas de l’oraison. Après vingt-deux ans de ministère pontifical il alla trouver Dieu, qui maintenant accorde de grands miracles à ceux qui viennent prier sur son tombeau, car l’huile de la lampe qu’on allume chaque jour sur son sépulcre a rendu la lumière aux yeux des aveugles, chasse les démons des corps des possédés, redonne la santé aux membres estropiés et exerce de nos jours une grande puissance sur toutes sortes de maladies. L’évêque Priscus qui lui succéda, commença, ainsi que sa femme Suzanne xliii, à persécuter et à faire périr beaucoup de ceux qui avaient servi l’homme de Dieu ; non qu’ils fussent convaincus d’aucune faute, qu’on eût prouvé contre eux le moindre crime,

  1. Ou Saint Nizier.