Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/237

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où se fit cette paix, trois paralytiques furent envoyés dans sa sainte basilique, ce que, Dieu aidant, nous raconterons dans les livres suivants.

Mon âme s’afflige d’avoir à raconter ces guerres civiles. L’année suivante Chilpéric fit de nouveau partir des envoyés pour aller vers son frère Gontran, et lui dire : Que mon frère vienne me trouver ; voyons-nous, et quand nous aurons fait la paix poursuivons ensemble Sigebert notre ennemi. Cela se fit ainsi, ils se virent, se firent d’honorables présents, et Chilpéric, à la tête de son armée, arriva jusqu’à Reims brûlant et ravageant tout. Sigebert, l’ayant appris, rassembla de nouveau ces peuples dont nous avons déjà parlé, vint à Paris, et se disposant à marcher contre son frère, envoya des messagers dans le pays de Châteaudun et celui de Tours, pour ordonner aux gens de ce pays de marcher contre Théodebert. Ceux-ci reculant à lui obéir, le roi leur envoya pour chefs Godégésile et Gontran qui, levant une armée, marchèrent contre Théodebert. Celui-ci, abandonné des siens, demeura avec peu de monde. Cependant il n’hésita pas à livrer le combat. Il fut vaincu et tué sur le champ de bataille, et, chose douloureuse à raconter, son corps inanimé fut dépouillé par les ennemis. Mais un certain Arnulph le retira d’entre les morts, le lava, et l’enveloppant de vêtements honorables, l’ensevelit dans la cité d’Angoulême. Chilpéric apprenant que Gontran et Sigebert avaient de nouveau fait la paix, se fortifia dans les murs de Tournai avec sa femme et ses fils.

On vit cette année une lueur brillante parcourir le ciel, comme on l’avait vu avant la mort de Clotaire.