Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/475

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rent à la porte, mais on ne les laissa pas entrer. Alors ils allèrent avertir l’évêque et le duc. Les serviteurs, après avoir pris toutes ces choses, montèrent à cheval et prirent la fuite. Mais, craignant d’être saisis en route et qu’on ne leur fit souffrir diverses peines, ils retournèrent à la basilique, remirent ce qu’ils avaient pris sur l’autel, et n’osèrent plus ressortir. Ils s’écriaient et disaient : C’est Gontran-Boson qui nous a envoyés. Lorsque Childebert eut assemblé les siens en cour de justice, dans le lieu dont nous avons parlé, Gontran-Boson, interpellé sur cette affaire, ne répondit rien, mais s’enfuit secrètement. On lui enleva tout ce qu’il tenait en Auvergne de la munificence du fisc, et il fut obligé d’abandonner avec honte plusieurs choses dont il s’était emparé injustement.

Laban, évêque d’Eause, mourut cette annéexxx, et eut pour successeur Didier, laïque. Le roi avait cependant promis avec serment qu’il ne choisirait jamais d’évêque parmi les laïques. Mais que ne peut, sur le cœur des mortels, la détestable soif de l’or ! Bertrand, revenant du synode, fut saisi de la fièvre. Il manda le diacre Waldon, qui avait aussi reçu au baptême le nom de Bertrand, lui remit tout le pouvoir du sacerdoce et le soin de tous ses biens, tant de ses propriétés héréditaires que des bénéfices qu’il avait reçus. Lorsque Waldon fut parti, Bertrand rendit l’espritxxxi. Le diacre se rendit près du roi avec des présents et l’acte de sa nomination par les citoyens ; mais il ne put rien obtenir. Le roi donna ordre qu’on sacrât évêque Gondégésile, comte de Saintes, autrement nommé Dodon, et cela se fit ainsi. Et comme,