Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/51

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ne l’engloutissaient pas parce qu’aucun crime ne pesait sur lui. La multitude présente admirait ce miracle, et, sans tenir compte de la fureur des Gentils, elle se précipitait pour aller délivrer le pontife ; ce que voyant, celui-ci ne souffrit pas qu’on l’arrachât au martyre ; mais, ayant levé les yeux au ciel, il dit : « Seigneur Jésus, qui es assis dans ta gloire, à la droite du Père, ne souffre pas qu’on me retire d’ici ; recevant mon âme, daigne me réunir à tes martyrs dans le repos éternel. » près ces mots il rendit l’âme. Son corps ayant été retiré par les Chrétiens, fut enterré avec respect.

Constantin devint le trente-quatrième empereur des Romains et régna heureusement pendant trente ans. La onzième année de son règne, la paix ayant été rendue aux Églises après la mort de Dioclétien, le bienheureux évêque saint Martin naquit à Szombatel [Sabaria] xlviii, ville de Pannonie, de parens idolâtres, mais non obscurs. Constantin, dans la vingtième année de son règne, fit périr son fils Crispus par le poison, et sa femme Fausta dans un bain chaud, parce qu’ils voulaient s’emparer de son trône. De son temps le bois sacré de la croix du Seigneur fut retrouvé par le zèle de sainte Hélène, d’après les indications d’un Juif nommé Judas, qui, après le baptême, reçut le nom de Quiriacus [Cyriaque]. L’histoire d’Eusèbe va jusqu’à ce temps. Ce qui suit depuis la vingt et unième année du règne de Constantin a été ajouté par le prêtre Jérôme, qui dit que le prêtre Juvencus xlix, à la prière de Constantin, mit les évangiles en vers.

Sous le règne de Constance vécut Jacques de Nisibe, dont les prières, parvenues aux oreilles de la