Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/86

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d’ennemis, se précipita avec empressement dans les plaines que les Francs avaient laissées ouvertes. Les cavaliers s’étant plongés les premiers dans les marais, on y vit périr pêle-mêle les hommes et les chevaux. Les fantassins qui n’étaient pas foulés par le poids des chevaux, plongés dans la fange, et, débarrassant leurs pieds avec peine, se cachaient de nouveau en tremblant dans les bois dont ils venaient à peine de sortir. Les légions ayant rompu leurs rangs furent massacrées. Héraclius, tribun des Joviniens xxvi, ayant été tué ainsi que la plupart des officiers, un petit nombre trouva son salut dans l’obscurité de la nuit et les retraites des forêts. » Ce récit se trouve dans le troisième livre de l’histoire de Sulpice Alexandre.

Dans le quatrième, après avoir raconté le meurtre de Victor, fils du tyran Maxime, il dit : « Dans ce temps [389] Charietton et Syrus, mis à la place de Nannénus, s’opposèrent aux Francs avec une armée dans la Germanie. » Et après quelques mots sur le butin que les Francs avaient remporté de Germanie, il ajoute : « Arbogaste, ne souffrant aucun délai, engagea César à infliger aux Francs le châtiment qu’ils méritaient, à moins qu’ils ne restituassent tout ce que, dans l’année précédente, ils avaient pillé après le massacre des légions, et qu’ils ne livrassent les auteurs de la guerre, afin qu’on les punit d’avoir violé perfidement la paix. »

Il raconte ce qui se passa pendant le commandement de Charietton et Syrus ; et ajoute : « Peu de jours après, ayant eu une courte entrevue avec Marcomer et Sunnon, officiers royaux des Francs, et en ayant