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5o8/ ENTEND&E , ÉCOUTER, OCÏll.

Entendre, cest être frappé des sons : écouter ^ c’est prêter roreilie pour les entendre. Quelquefois on n entend pas , quoiqu’on écoite, et souvent on entend sans A :}iUer. Ouïr nest guère d’usage qu’au prétérit ; il diffèi^e d’entendre en ce qu’il marque une sensation plus confuse : on a quelquefois ouï parler sans avoir entendu ce qui a été dit.

Il est souvent à propos de feindre de ne pas entendre. Il est malhonnête d’écouter aux portes. Pour répondre juste, il faut avoir ouï distinctement. ( Cr. )

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509. ENTENDRE RAILLERIE , ENTENDRE LA. RAILLERIE. Ces deux expressions ne sont point synonymes, et peut* être , par cette raison , ne devraient*elJes pas trouver plaça ici ; mais elles se ressemblent si fort à l’extérieur, qil*il peut y avoir , pour bien des gens, autant de danger de prendre l une pour l’autre, que si elles étaient synonymes en eftet. Les différences qui les distinguent peuvent donc conduire au mémQj>ut, qui est de mettre en état de parler avec justesse. ( B. ) Entendre raillerie, c’est prendre bien ce qu’on nous dit, c’est ne s’en point fâcher, cest non seulement savoir souffrir les railleries , mais aussi les détourner avec adresse et les repousser avec esprit. Entendre la raillerie , c’est entendre l’art de railler ; comme entendre la poésie , c’est entendre l’art et le génie des vers. ( EncycL XIII , 766. ) On dit quun homme entend la raillerie, pour dire qu’il a la facilité, l’art, le talent de bien railler ; et quil entend rail" kricf pour dire qu’il ne s’ofiènse point de ce qu’on lui dit en raillant. ( Diction, de l’Acad., 1762. ) * Il y a des auteurs si amoureux de leurs pensas qu’ils n*oitendent point raillerie sur la contradiction , quelque mesurée qu’elle soit ; c’est quils ont écrit pour être loues, et qu’ils jugent qu’ils ont manqué leur coup. Les moins emportés ont quelquefois recours à l’ironie et au sarcasme pour se venger ; cest qu’ils ignorent sans doute qu’il faut plus d’esprit et de talent pour bien entendre la raillerie que pour bien défendre une opinion vraie ou vraisemb^ble. Qu ils n’écrivent que pour être utiles, ils seront moins contredits, ou ils seront moins seusibles ; cela revient au même pour leur amour propre. (B.) 5lO. ENTÊTE, OPINIÂTRE, TÊTU, OBSTINÉ.

Ces épithètes marquent un défaut qui consiste dans un trofi grand attachement à son sens. Mais ce défaut , dans un entêté, semble venir d’un excès de prévention qui le séduit, et qui.