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BOUS desirons obtenir, avec plus ou moins de penchant à croire que nous les obtiendrons. Uespoir s’adresse proprement k cettg sorte de bien dont nous desirons le plus ardemment la possession , et dont la privation serait pour nous un malheur. Le désir et lu crainte oui accompagne l espoir sont toujours plus ou morâ$ vifs : il n en est pas toujours de même dans Vespérance. l/’f spoir) tout détruit , mènerait au désespoir : le désespoir est évidem-* ment le contraire de Vespoir, Vespdranee trompée ne nous laisse souvent dans le cœur qu’un sentiment de peiné. Espoir n’indique qu’un sentiment peut «être passager, urne ’Isposilion actuelle, tandis ^l’espérance désigne plutôt une disposition habituelle , un état ou une modi&ation plus ou moins constante. (R.)

5^7. ESPRIT, RAISOIf, BON SENS, JUGEMENT, ENTEN-* DEMENT, CONCEPTION, INTELLIGENCE, GENIE.

Le sens littéral d’esprit est d’une vaste étéhdue ; il renferme même tous les divers sens des autres mots qui lui sont joinu ici en qualité de synonymes , et par conséquent il est l6 /od«  dément du rapport €t de là ressemblance qu’ils ont entre eux» Mais ce mot a aussi un sens particulier et d’un usage moins éteodu, qui le distingue et en fait une des différences cotnpriaes dans l’idée commutie. C’est selon cette idée première qu’il est ici placé y défini et caractérisé. J’ai cru ce prélimi«  oaire nécessaire pour aller au-devant d’une critique trop précipitée, et pour mettre le lecteur au fait des caractères suivans. Lesprie est fin et délicat , mais il n’est pas absolument incompadbie avec un peu de folie et d’étoiurderie* : ses productions 30Qt brillantes, vives et ornées ; son propre est de donner du tour à ce qu’il dit et de la grâce à ce qu’il Fait, ha’raison est <sge et modérée 5 elle ne s’accommode d’aucune extravagances tout ce qu’elle fait ne sort point de la règle ; ses discours àont convenables au sujet quelle traite, et ses actions ont toute la décence qu’exigent les circonstances. Lé bon sens est droit et <ûr ;son objet ne va pas au-delà des choses communes ; il «nipéche d’être la dupe des charlatans et des fripons, et il ne donne ni dans le ridicule du langage affecté, ni dans le trâvei^s de la conduite capricieuse, he^ugement est solide et clairvoyant ; il bannit l’air imbécille et nigaud, met aisément aâ fait des choses , parle et agit eu conséquence de ce qu’on dit et de ce qu’on propose. La conception est nette et promp(e’ ; die épargne les fongues explications , donne beaucoup d ouverture pour les science^ et pour les arts, met de la clarté dans les expressions et de Tordre dans les ouvrages. llinteUigence «rt kabile ^t péiiAVante. ; elle saisît les choses absttuiies e^t