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Page:Guizot - Encyclopédie progressive.djvu/303

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préalables. La société présente à chaque instant de nouveaux phénomènes, dont tout le monde se croit en droit de porter un jugement, sans s’apercevoir qu’il n’est pas un de ces phénomènes qui ne tienne à mille autres qu’on n’a pas suffisamment étudiés. Nul n’est pressé d’apprendre, chacun se croit en droit d’enseigner.

Il a donc fallu se restreindre, dans cette bibliographie, aux livres qui peuvent jeter quelque jour sur l’économie politique telle que l’on conçoit aujourd’hui cette science ; encore a-t-on été oblige d’y admettre des écrits qui fourmillent d’erreurs, en faveur de quelques vérités qui s’y trouvent mêlées, ou seulement pour faire apprécier les sophismes dont on s’est autorise et les tâtonnemens au milieu desquels on a porté cette science au point où elle est parvenue de nos jours.

On a cru devoir suivre l’ordre chronologique préférablement à l’ordre alphabétique, qui n’a rien d’instructif et ne fait pas connaître la marche générale des idées. Quand un auteur a publié des écrits à des époques diverses, on l’a placé à celle où ses écrits économiques ont plus particulièrement fixé l’attention.


Les seuls écrits de l’antiquité où l’on puisse trouver quelques notions d’économie politique ou nationale, sont ceux de Xénophon, dans ses Économiques ; de Platon, dans le second livre de sa République ; d’Aristote, dans les chap. 8 à 13 de son Traité de la République. Les écrivains romains ne présentent que quelques pensées éparses sur ce sujet. Nous sommes donc obligés de passer de suite aux modernes.

Botero (Giovanni) : Delle cause della grandezza della città ; Des causes de la grandeur de la cité. — La ragione di stato ; La raison d’état. — Relazioni universali ; Relations universelles.

Il fut secrétaire et devint l’ami de saint Charles Borromée, archevêque de Milan. Après la mort de ce prélat, il fut chargé de diverses missions diplomatiques. Il rend compte dans ses ouvrages des pays qu’il a visités, et en tire des conséquences générales sur l’économie des sociétés. Sa Raison d’état fut traduite en français dès l’année 1599.

Sully, ministre de Henri IV, composa, dans la longue retraite qui suivit pour lui la mort de ce prince, ses Économies royales et servitudes (services) loyales, d’où l’abbé de Lécluse a tiré l’excellent ouvrage intitulé Mémoires de Sully.