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Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/312

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dans sa pensée, les souvenirs et les prétentions de la liberté. Les États-Généraux ont eu cette vertu, mais ils n’ont jamais été un moyen de gouvernement ; ils ne sont jamais entrés dans l’organisation politique ; ils n’ont jamais atteint le but pour lequel ils avaient été formés, c’est-à-dire la fusion en un seul corps des sociétés diverses qui se partageaient le pays.

Les Cortès d’Espagne et de Portugal offrent le même résultat. Mille circonstances sont diverses. L’importance des Cortès varie selon les royaumes, les temps ; en Aragon, en Biscaye, au milieu des débats pour la succession à la couronne ou des luttes contre les Maures, elles ont été plus fréquemment convoquées et plus puissantes. Dans certaines Cortès, par exemple dans celles de Castille en 1370 et en 1373, les nobles et le clergé n’ont pas été appelés. Il y a une foule d’accidents dont il faudrait tenir compte, si nous regardions de très près aux événements. Mais, dans la généralité où je suis forcé de me tenir, on peut affirmer des Cortès, comme des États-Généraux de France, qu’elles ont été un accident dans l’histoire, et jamais un système, une organisation politique, un moyen régulier de gouvernement.

La destinée de l’Angleterre a été différente. Je n’entrerai pas aujourd’hui à ce sujet dans de grands détails. Je me propose de vous entretenir un jour spécialement de la vie politique de l’Angleterre ; je ne dirai aujourd’hui que quelques mots sur les causes qui lui ont imprimé une direction tout autre que celle du continent.

Et d’abord il ne s’est pas trouvé, en Angleterre de