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Page:Guizot - Mélanges politiques et historiques, 1869.djvu/181

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ou du fédéralisme, et ennemis de la liberté, ceux qui ne peuvent justifier de l’acquit de leurs devoirs civiques ; ceux à qui il a été refusé des certificats de civisme ; ceux des ci-devant nobles, ensemble les maris, femmes, pères, mères, fils ou filles, frères ou sœurs, et agens, d’émigrés qui n’ont pas constamment manifesté leur attachement à la révolution. » Vous croyez que cela doit suffire, que la politique se contentera de la justice qu’elle a ainsi faite ; vous vous trompez ; il reste encore des jurés et des défenseurs : on décrètera : « La loi donne pour défenseurs aux patriotes calomniés des jurés patriotes ; elle n’en accorde point aux conspirateurs. »

L’institution des défenseurs officieux sera traitée d’absurde, d’immorale, d’impolitique. Il sera solennellement déclaré que les hommes suspects répondront sur leur tête des malheurs de l’état ; qu’en arrêtant un homme suspect on n’aura pas besoin d’expliquer ses motifs ; et les actes répondront aux lois, et les faits surpasseront les paroles. Quel est, je le demande, le caractère dominant, le principe infernal de ces œuvres épouvantables ? N’est-ce pas l’invasion de la justice par la politique, le pouvoir judiciaire devenu 1’instrument des intérêts et des fureurs des autres pouvoirs ? Et n’imputez pas à la méchanceté