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Page:Guizot - Mélanges politiques et historiques, 1869.djvu/221

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eux, il les avoue et les produit devant les tribunaux comme témoins du crime qui sans eux ne pourrait être prouvé ?

Que sera-ce encore si, selon ses convenances ou celles de l’occasion, il les avoue ou les renie, les produit ou les cache, quoi que puissent dire et réclamer les accusés ?

Je sais où le pouvoir ainsi poussé cherche un rempart et un asile. Je sais qu’il se prévaut de la bassesse même de, ses agens pour se soustraire à la nécessité de défendre leurs actes. ―― Que voulez-vous ? dit-il ; j’ai besoin d’espions ; les espions sont de misérables ; pris eux-mêmes dans la lie de la société, c’est là qu’ils vivent, qu’ils traitent. Qu’y puis-je faire ? c’est un mal qu’il faut accepter avec ses conséquences. La responsabilité que vous m’imposez est impossible ; si elle pesait sur moi, je serais hors d’état d’agir.

Cela n’est pas vrai, et le pouvoir se trompe ou nous trompe quand il parle ainsi.

Le temps est passé, j’en conviens, où les agens provocateurs, d’un nom fameux, d’un rang élevé, exerçaient dans les conditions supérieures de la société leur art infernal. Il n’y a plus de Latiaris qui s’appliquent à perdre les Sabinus ; plus de Séjan