effet, on me croit mort, et cependant je fais bien assez pour occuper dignement une existence royale, j’envoie des messagers partout. Et que faire ? (Coitier paraît.) Approche, Coitier, je souffre, je souffre beaucoup ; des frissons, la fièvre, et des faiblesses, comme tu sais, mais plus fort que de coutume.
Mais non, sire.
Tu te trompes, Coitier. Je vais te confier un secret, je me sens chaque jour… ah !… et quand le moment sera venu, tu diras seulement : il est temps, sire ; car ce mot, la mort, m’effraie.
Bien, sire.
Et puis chaque jour je suis plus triste, j’ai un fils, n’est-ce pas, Coitier ?
À Amboise.
Il me hait peut-être, mais je veux le voir ; tu entends, Coitier ? tu diras à quelqu’un de l’aller chercher avant peu.
Oui, sire.
Cela me fera du bien de voir ce jeune enfant. Il a douze ans, n’est-ce pas ? il est encore pur, sans amertume et sans fiel ; mais peut-être, lui, aura-t-il peur de ma figure amaigrie et de mon front pâle.
Rassurez-vous, sire, votre fils !