Page:Gustave Flaubert - Œuvres de jeunesse, II.djvu/23

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cela qu’on souhaite, c’est pour cela qu’on brûle de désir ?

la femme.

Assez ! vous me rappelez tout ce que je sens en traits de feu, ces pensées-là me font rougir, j’en ai honte.

yuk.

Pourquoi ? Ne sont-elles pas belles et douces et riantes comme les roses ? C’est une soif qu’on a, n’est-ce pas ? on a quelque chose au fond du cœur de vif et d’impétueux comme une force qui vous pousse ?

la femme.

Je ne sais comment résister à cette force.

yuk.

Souvent, n’est-ce pas ? vous aimez à vous regarder nue, vous vous trouvez jolie ? « Quelle jolie cuisse ! quel beau corps ! quelle gorge ronde ! et quel dommage ! » dites-vous.

la femme.

Oh ! oui, souvent j’ai vu des yeux d’hommes s’arrêter longtemps sur les miens ; il y en a qui semblaient lancer des jets de flamme, d’autres laissaient découler une douceur amoureuse qui m’entrait jusqu’au cœur.

satan, à Smarh.

C’est la science, mon maître, qui nous enseignera tout cela.

smarh.

Quelle science ?

satan.

La science que je sais.