Son mari trouvait que ses couches l’avaient rendue laide, les cris de son fils l’ennuyaient, il ne l’aima que plus tard, lorsque la réputation du fils eut rejailli sur le père.
Cependant il retourna chez les filles et recommença sa vie de garçon. Sa femme restait le soir auprès du berceau, à prier Dieu et à pleurer. De temps en temps l’enfant ouvrait les bras et bégayait, ses petites mains potelées flattaient les joues de sa mère, rougies par de grosses larmes.
Ce fut donc, d’une part, une vie de dévouement, de sacrifices, de combats ; et, de l’autre, une vie d’orgueil, d’argent, de vice, une vie froide et dorée comme un vieil habit de valet tout galonné ; et ils restèrent ainsi étrangers l’un à l’autre, habitant sous le même toit, unis par la loi, désunis par le cœur.
Il y eut d’un côté des larmes, des nuits pleines d’ennui, d’angoisses, des veilles, des inquiétudes, de l’amour ; et de l’autre, des soucis, des sueurs, de l’envie, de la haine, des remords, des insomnies, des mensonges, une vie misérable et riche.
Tous deux allèrent où tout va, dans la mort. La femme mourut d’abord, seule avec un prêtre et son fils ; on vint dire à Monsieur que Madame était morte ; il s’habilla de noir et fit commander le cercueil.
La scène VI est toute remplie par un rire de Yuk, qui termina ici la comédie bourgeoise, en ajoutant qu’on eut beaucoup de peine à enterrer le mari, à cause de deux cornes effroyables qui s’élevaient en spirales. Comment diable les avait-il gagnées, avec une petite femme si vertueuse ?
Ils continuèrent ainsi à marcher de droite et de gauche, furetant dans chaque ruisseau pour y trouver