nité dans son cœur et en être lui-même une portion quelconque, il demandait à l’œuvre d’art sa signification générale en même temps que sa valeur plastique et intrinsèque ; ce qui l’amena à étudier simultanément l’humanité dans l’art, et je dirais presque l’art dans l’humanité, car il y en a un dans ces retours périodiques des mêmes crises et des mêmes idées, dans cette combinaison de ce que l’on appelle effet et de ce que l’on appelle cause, si bien qu’on jurerait que tout cela a été coordonné d’avance, puisque c’est comme un organisme complet qui va se développant toujours et fonctionnant sans cesse, sous des apparences régulières.
Dès lors, à travers le costume, l’époque, le pays, il cherchait l’homme ; dans l’homme il cherchait le cœur. Il allait de la psychologie à l’histoire, de l’histoire il redescendait à l’analyse, et dans cet ensemble qui fait un siècle et qui a sa physionomie à lui, résultat de toutes les parties qui l’ont composé, il tâchait de retrouver les espoirs partiels qui avaient formé l’espoir d’une génération, les amertumes privées qui lui avaient donné l’air si sombre, toutes les joies qui l’avaient rendu si insouciant des graves questions, les énergies qui avaient fait sa force, les héroïsmes secrets qui l’avaient rendu héroïque.
Chaque époque perdit pour lui quelque chose de la couleur tranchée sous laquelle on a coutume de l’envisager ; ce que son unité offre de sec et d’artificiel fit place à un caractère plus ondoyant et plus divers qui, atténuant les différences que l’on trouve entre les époques, en expliquait davantage les transitions de l’une sur l’autre, leurs origines et leurs conséquences. Ainsi qu’il découvrait quelquefois une tendresse exquise dans des cœurs farouches et d’étranges cruautés dans les regards qui semblaient les plus tendres, extrayant le comique des choses sérieuses ou concevant de suite quelque drame à l’audition d’une phrase bien